Intérieurs
” Louis-Antoine Leclercq est profondément croyant et d’une croyance qui ne craignait pas de s’exprimer dans des tableaux comme Le Pain Quotidien ou encore dans les diverses Communiantes et La Lecture de la Bible. Bien souvent posent pour la circonstance son épouse ou ses filles. Mais, où il atteint à mon avis le meilleur de lui-même, c’est dans ses admirables portraits, qu’il s’agisse de l’Etude pour le Portrait Blanc ou de l’étude pour La Maternité, Symphonie en blanc. Ces portraits placent le peintre d’Equihen parmi les grands artistes des côte du Pas-de-Calais.”
Jean Habert
Introduction au catalogue de la donation de 1985
Étude
Maternité
Le tableau Maternité symphonie en blanc, huile sur toile 83 x 103 cm, a été exposé au Salon des Artistes Français, Paris en 1904.
Il a obtenu une 3e médaille et le prix Bashkirtseff. Acquis par l’Etat en 1906, il a été attribué au Musée des Beaux-Arts de Lille.
Scènes du quotidien
” La silhouette au visage indistinct accentue la présence féminine et confère à l’œuvre un rendu proche des dessins de Seurat. Plus que les traits du visage qui lui sont bien familiers, c’est davantage l’instant que le peintre saisit avec beaucoup de nuances.”
Jean-Claude Lasage, Peintres des côtes du Pas-de-Calais, réf biblio 2
Salon de 1900, acquis par l’Etat, musée de Boulogne-sur-Mer.
” La peinture religieuse de la fin du XIXe siècle se caractérise notamment par l’interpénétration du mythe et de la réalité, et la transposition de l’émotion sacrée dans le temporel, caractéristiques dont Puvis de Chavannes, Cazin ou Carrière ont donné les premières impulsions…
On retrouve alors souvent dans ces nouvelles peintures religieuses l’association du monde rural et des pratiques cultuelles, manifestation de cette haute conscience religieuse, passerelle entre mythe biblique et réalité. Donnez-nous notre pain quotidien de Louis Antoine Leclercq (1856-1933) en est un exemple parlant. Le titre, directement issu d’une formule de prière, ne donne que peu d’indications quant à la nature de la scène que nous offre l’artiste.
En dépit d’une facture tâtonnante, voire jugée parfois mièvre pour la figure maternelle, la simplicité de la toile est à la mesure de la profonde religiosité qui s’en dégage. Le dénuement du fond, la sobriété des accessoires, qui se réduisent à l’essentiel, le dépouillement des tenues qui n’ont pourtant rien de miséreux, tout contribue ici à souligner la piété de la scène et de ses figures. En alliant costume contemporain à l’intemporalité conférée par cette simplicité, Leclercq offre au public parisien du Salon une image de l’expression de la foi dans laquelle chacun peut se retrouver, rivalisant par là avec les chefs-d’œuvre anciens du XVIIe siècle.”
Emilie Martin Neute, réf biblio 7